Christian IV de DEUX-PONTS-BIRKENFELD-BISCHWILLER (1722-1775), duc et comte palatin, prétendant potentiel aux trônes de Bavière et du Palatinat, se considérait"aussi françois que sil étoit né au milieu de Versailles". Il fut l'ami intime du roi Louis XV.
En 1751, par un traité d'amitié plusieurs fois renouvelé, Christian IV s'engagea à faire cesser les querelles frontalières avec le Saint Empire Romain Germanique et, en cas de conflits, à mettre ses troupes à la disposition du Roi de France.
Dans cette intention, en 1757, le Duc leva un corps d'infanterie qui prit l'appellation de ''ROYAL DEUX-PONTS" et qui combattit pour le royaume de France jusqu'à la Révolution.
(Nicolas APPERT,
né en 1749, entre en 1772 au service de la Maison du Duc Christian IV de DEUX-PONTS-BIRKENFELD-BISCHWILLER, où il sert pendant douze ans en terminant comme officier de bouche.
Autodidacte, il devient le génial inventeur d'un procédé de stérilisation des aliments par la chaleur en récipient hermétiquement clos. Ce procédé, appelé depuis appertisation, a permis ultérieurement l'utilisation des boites de conserve en fer blanc que tout le monde connaît et utilise couramment.
Ce mode de conservation fut rapidement adopté dans les armées impériales, principalement dans la Marine car il permettait d'éradiquer le scorbut.
Les anglais copièrent sans compensations et utilisèrent amplement le procédé en se contentant de qualifier Nicolas APPERT "bienfaiteur de l'humanité".
Il meurt en 1841 dans la misère absolue, alors qu'en 1809, il avait choisi d'offrir sa découverte à tous, préférant en faire profiter l'humanité plutôt que de s'enrichir...)
Le comte Christian de FORBACH (1752-1817), reçoit en 1775 de son père Christian IV un droit de terre par adjonction de "von
Zweibrucken" (Deux-Ponts) à son nom. Colonel-lieutenant du Royal Deux-Ponts, composante du corps expéditionnaire du général de Rochambeau, il participe à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis
et s'illustre notamment à la bataille de Yorktown le 4 octobre 1781. Le roi Louis XVI lui accorde le titre de marquis. Il est promu en 1788 maréchal de camp et colonel propriétaire. A la
Révolution, il se retire du service actif mais rejoint l'armée prussienne à partir de 1792.
Guillaume-Philippe de DEUX-PONTS BIRKENFELD (1754-1807), comte de Deux-Ponts, chevalier de Forbach, frère cadet de Christian de Deux-Ponts, et colonel en second du Royal Deux-Ponts. Lors de la bataille de Yorktown, il s'empare à la tête de ses grenadiers des premières redoutes anglaises et sera sérieusement blessé.
Membre de la délégation française qui portera à Versailles, la nouvelle de la victoire et les drapeaux pris à l'ennemi.
Le roi Louis XVI le décore de l'Ordre de Saint-Louis et le nomme colonel d'un régiment à son nom : le "Deux-Ponts dragons", ancêtre du 3e régiment de chasseurs.
Jean-Baptiste-Donatien de VIMEUR, comte de Rochambeau (1725-1807), général français, s'illustre à la tête du corps expéditionnaire français lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783). Le Royal Deux-Ponts (colonel comte de Deux-Ponts) appartenant à la "Brigade Bourbonnais", s'est illustré aux cotés des Insurgents américains conduits par le général Georges Washington au cours de la bataille victorieuse de Yorktown (octobre 1781).
Il termine sa carrière militaire avec la dignité de maréchal de France.
Esprit Victor Elisabeth Boniface de CASTELLANE (1788-1862) entame sa carrière militaire, à 16 ans, comme simple soldat, en s'engageant le 2 décembre 1804* . Sergent en 1805, sous-lieutenant de dragons en 1806, il s'illustre à maintes reprises au cours de la glorieuse épopée napoléonienne. Il est promu colonel puis général sous la Restauration.
Sous le Second Empire, en 1852, il devient sénateur, se voit conférer la dignité de maréchal de France et prend la fonction de Commandant supérieur du 4ème corps d'armée de Lyon.
En 1853 il fonde le camp militaire de Sathonay, achevé en 1858.
Il participe étroitement aux travaux de rénovation de la ville de Lyon.
Il meurt "en commandement" le 16 septembre 1862, à l'âge de 74 ans. Son mausolée se trouve dans la commune de Caluire.
Maréchal de France et pair de France.
Grand-croix de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint Louis, grand-croix de l'Ordre de Charles III d'Espagne, et commandeur de l'Ordre de Léopold.
*ndlr : date du couronnement de Napoléon 1er
Paul Alexandre DETRIE (1827-1899), engagé volontaire en 1847 au 24e Régiment d'Infanterie Légère, a mené à la victoire comme capitaine une compagnie du 99e de Ligne lors de la bataille de Cerro Del Borego près d'Orizaba au Mexique le 14 juin 1862. Cette victoire reste avec Camerone un des plus glorieux faits d'armes de l'expédition du Mexique car elle permit le retrait, en sureté, du corps expéditionnaire français.
Il prend en 1869 le commandement du 2e régiment de zouaves à Oran et s'illustre lors de la campagne contre Bou Amama. En 1870, il se distingue par sa bravoure lors des combats de Froeschwiller où il est blessé et fait prisonnier.
En 1884 il prend le commandement de la province d'Oran et conduit avec succès les opérations de pacification du Sud Oranais.
Général de division et Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Un fantassin dans les étoiles...
Constant Paul BOURKARAM (1888-1918), appelé pour faire son service militaire au titre de 99e R.I. caserné à Vienne (Isère) le
7 octobre 1909. Sous-officier d'infanterie, il obtient son brevet de pilote militaire (n°244) le 2 avril 1913, il est affecté dans une escadrille de la 6e Armée. Sa carrière de pilote est tout à
fait remarquable. Lieutenant, cité trois fois à l'ordre de l'Armée, il est médaillé militaire et chevalier de la Légion d'Honneur. Le mérite militaire espagnol lui est par ailleurs décerné en
1913. Il décède en mission le 18 janvier 1918.
(fonds Finand)
Pierre FAUVERGE (1891-1949), caporal au 99e R.I.. Fait prisonnier le 22 août 1914 lors des combats de Rothau. Emprisonné dans les camps de Gmünd puis d'Eglosheim (Bade-Wurtemberg), ses trois premières tentatives d'évasion lui valent un internement répressif dans la forteresse d'Hohen-Asperg avant de revenir à Eglosheim. Affecté à des travaux agricoles dans une ferme proche de la ville d'Öhringen, sa quatrième tentative d'évasion, après un aventureux périple, est couronnée de succès. Il parvient en Suisse le 29 avril 1918 ...
Médaille militaire- Croix de guerre avec palme- Médaille des évadés- Médaille ''de la victoire''.
Citation extraite du JORF en date du 7.08.1936 :
» Moracchini Antoine, matricule 1504, sergent-chef. Sous-officier de tout premier ordre, skieur d’élite, montagnard accompli, s’est proposé immédiatement pour courir au secours des camarades de la brigade pris sous l’avalanche. En danger lui-même avec quelques éclaireurs, a eu une attitude vraiment héroïque et a poussé le dévouement jusqu’à l’abnégation, en ne songeant qu’à donner l’alarme et à guider ses alpins de la voix et du geste pour leur indiquer les moyens possibles de salut. A trouvé la mort en accomplissant intégralement son devoir, montrant ainsi à ses camarades des troupes alpines qu’ils peuvent, même en temps de paix, mourir au champ d’honneur. A été cité ».
Médaillé militaire par décret du 1er août 1936.
Monument à la mémoire de Flambeau érigé dans la commune de LansleBourg (73)
Albert LACAZE (1884-1955), colonel, chef de corps du 99e R.I.A. durant la Campagne de France.
Entré en Résistance fin 1942, il est appelé par le général DELESTRAINT à rejoindre l'état-major de l'Armée Secrète.
Arrêté à Caluire avec Jean MOULIN le 21 juin 1943 dans la maison du docteur DUGOUJON, il est conduit au siège de la Gestapo de Lyon . Il sera libéré en janvier 1944 en même temps que le docteur.
Il est l'auteur après-guerre du registre des personnels du 99e R.I.A. sous son commandement en 1939-1940 (voir rubrique "99e R.I.">>"Les grands engagements">>"Seconde Guerre Mondiale").
Georges STIBIO débute sa carrière de médecin militaire au 10e régiment d'artillerie à pied à Toulon en 1915.
Médecin-chef du 99e R.I.A. en 1940, il participe aux combats de la Campagne de France à l'issue desquels il se retrouve à la tête d'une colonne d'environ trois cent hommes dont le train régimentaire pour échapper à l'étreinte ennemie et finit par rejoindre le colonel LACAZE qui a regroupé autour de lui les rescapés des combats dans l'Aisne.
Il est fait prisonnier à Allemanche (Marne) en juin 1940. Pour plus de précisions, voir l'ouvrage "Le 9-9 dans la tourmente" pages 100 à 105 et 144 à 148.
Directeur du service de santé de la 1ère division blindée en 1944, il devient celui du service de santé du 2e corps d'armée en 1945.
Médecin général inspecteur, il termine sa carrière comme Inspecteur du service de santé de l'Armée de Terre le 30 août 1956.
Il décède le 11 mai 1960.
Le chef de Bataillon Edouard KAH (1913-1954) , Saint-cyrien de la promotion du TAFILALET (1931-1933), prend en 1944, comme capitaine, le commandement de la Cie d'éclaireurs du 99e R.I.A. ...
Chef de Bataillon en 1954 il est désigné pour prendre le commandement du Ve Bataillon de marche du 7e Régiment de Tirailleurs Algériens, en charge de la défense du Centre de Résistance ''Gabrielle'', au Nord du camp retranché de Dien Bien Phu, mais sa prise de commandement est retardée en raison de l'imminence de l'attaque Vietminh. Le CR ''Gabrielle'' cède après de très valeureux combats le 14 mars 1954, le commandant KAH, grièvement blessé aux jambes par un coup direct sur le PC du bataillon, est fait prisonnier. Il meurt en captivité, des suites de ses blessures, le 31 mars 1954.
ndlr : le texte et la photo de droite sont extraits du Mémorial de la Promotion du Tafilalet dédié à SES MORTS AU CHAMP D'HONNEUR.
A noter que les dates du décès évoquées diffèrent de la date relevée sur le site ''Mémoire des Hommes''.
''Général de M.'': il s'agit du général de Mecquenem, chef de bataillon en titre du CR ''Gabrielle'' en mars 1954, lui aussi fait prisonnier à l'issue des combats.
Formée à l’École des Beaux-Arts de Lyon, artiste de variété, célèbre pour sa chanson "Le gamin de Paris" (1951), meneuse de revue au Casino de Paris, elle quitte le monde du spectacle en 1974.
1922-2019
Femme de cœur et de conviction,
investie dans son son rôle de marraine *du 9-9 "moderne", elle a été très présente dans la vie du régiment et dans les activités de cohésion.
Elle reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'Honneur des mains de Raymond BARRE, maire de Lyon pour sa carrière d'artiste, son rayonnement et son dévouement aux grandes causes humanitaires
A partir des années 1980, elle engage un tournant décisif dans sa carrière d'artiste en devenant sculpteur-graveur sur métal renommé.
*ndlr : Le lieutenant-colonel ROUX MAYOUD, chef de corps du 299e R.I., régiment dérivé du 99e R.I., imagine et initie, dans les années 80, ce lien de filiation entre l'artiste et le régiment d'active.
Maurice PASSEMARD est né en 1924 à Saint-Etienne (Loire) où il décède en 2023.
Engagé volontaire en août 1944 au groupe mobile d'opérations "Revanche" (1e Cie du bataillon A.S. de la Loire). Il fait toute la campagne des Alpes de l'hiver 44-45 avec ce G.M.O. qui devient la 6 Cie du 2e bataillon du 99e R.I.A.
Démobilisé comme caporal-chef le 25 octobre 1945.
Après un peloton d'élèves officiers de réserve (E.O.R.) à Coëtquidan en 1946, il fait une brillante carrière d'officier dans la réserve et termine lieutenant-colonel en 1980.
Pierre SCHOENDOERFFER (1928-2012), caméraman, correspondant de guerre, journaliste, écrivain et cinéaste effectue son service national au 99e B.I.A., en 1949-1950, comme transmetteur et le termine avec le grade de caporal.
Engagé volontaire comme caméraman au Service Cinématographique des Armées, il arrive en Indochine en 1952 et sillonne de long en large les champs de bataille du Vietnam. Prisonnier du Vietminh à Dien Bien Phu, il reste en Indochine à sa libération comme correspondant de guerre puis, en 1955, retourne en France.
Débute alors pour lui une nouvelle carrière de journaliste, d'écrivain et de cinéaste.
Grands horizons, portraits de soldats confrontés à des enjeux qui les dépassent, grandeur et servitudes du métier des armes...sont au cœur de ses oeuvres littéraires et cinématographiques (''La 317e section",
" Le crabe-tambour", "L'honneur d'un capitaine"...).
Commandeur de la Légion d'Honneur- Médaille militaire-Croix de guerre des T.O.E. ( 6 citations dont une palme de bronze).
René DESMAISON (1930-2007), alpiniste de renommée internationale, écrivain et cinéaste effectue son service national (18 mois), début 1950, à Briançon dans la SES (section d'éclaireurs skieurs) du 99e B.I.A.. L'armée renforcera sa volonté de devenir alpiniste: il gravit le Pic de Rochebrune, son premier 3000m et participe aux championnats militaires de ski. Il achève ses obligations militaires avec le grade de sergent.
A la fin des années 50, il devient le pionnier des ascensions hivernales, affrontant des parois réputées très difficiles dans des conditions climatiques particulièrement rudes: '' première'' de la face ouest des Drus, face nord de l'Olan, pilier central du Frêney, face nord des Grandes Jorasses... Des dizaines de voies d'ascension portent son nom et il cumule 114 ''premières'' dans les Alpes, les Andes et l'Himalaya.
Thierry de BOUTEILLER, né en 1948, intègre Saint-Cyr en 1969. Officier d'infanterie, il est affecté au 99e R.I. en 1976 et prend le commandement de la 3e compagnie. En 1982, il est admis à l’École Supérieure de Guerre . Alternant des responsabilités en État-major et en commandements opérationnels (chef de corps du 92e R.I. à Clermont-ferrand, chef de corps du Bataillon d'Infanterie à Bihac en Bosnie-Herzégovine en 1993 pour le compte de l'ONU, avec notamment une compagnie et des personnels du 99e R.I.), il retrouve la région lyonnaise en 1998 comme chef d’État-major de la RMD Méditerranée et de la CMD de Lyon. Il y revient en 2003 en qualité de général adjoint major et prend en 2004 la fonction de Gouverneur Militaire de Lyon.
En 2006, il est nommé inspecteur général des Armées et est élevé au rang et appellation de général d'Armée.
Commandeur de la Légion d'Honneur- Grand Officier de l'Ordre national du Mérite.
Un parcours très atypique, du 99e R.I. à la stratosphère
Michel FOURNIER, né le 9 mai 1944, a réalisé plusieurs milliers de saut en parachute.
Durant sa carrière militaire, il a servi au 99e R.I..
Détenteurs de plusieurs records de saut, en pionnier, il a tenté à plusieurs reprises au début des années 2000, le "Big jump", saut stratosphérique inédit, depuis l'altitude de 40 km, mais les moyens financiers ont fini par manquer.
Un autre parcours très atypique, du 99e R.I. à la Gendarmerie Nationale en passant par TSAHAL ...
Philippe TANGUY, né en 1954, sergent, chef de patrouille SER (section d'éclairage et de reconnaissance) au 99e R.I. de 1973 à 1979, part en Israël par choix personnel à l'issue de son contrat.
De retour en France en 1990, il affecté à sa demande au 299e R.I.. Adjudant, il y sert jusqu'à la dissolution en 1997.
Ses compétences linguistiques (anglais-français-hébreu) le conduisent naturellement à servir à l'E.I.R.E.L. (École Interarmées de renseignement et d'études linguistiques de Strasbourg).
De 2000 à 2018, il sert comme réserviste dans la Gendarmerie Nationale.
Parallèlement, il effectue des périodes volontaire dans TSAHAL, principalement à l'école des troupes aéroportées.
Il termine sa carrière militaire au grade de major de réserve.