A cet emplacement, sont présentés sous forme numérisée les emblèmes, artefacts (uniformes, armes, insignes, etc.) et documents remarquables recueillis au cours de l'histoire des deux régiments.
Les éléments constitutifs de la salle d'honneur du 99e , rassemblés et référencés au moment de sa dissolution en 1997, sont pour l'instant conservés dans l'attente espérée d'une reconstitution du Musée de l'Infanterie situé à l'origine dans l’École d'Application de l'Infanterie de Montpellier.
Au-delà de sa mission de tradition, pour chaque fantassin, la salle d'honneur régimentaire propose aux visiteurs un circuit chronologique et thématique retraçant l'évolution du régiment depuis ses origines en 1957.
Une courte vidéo a été réalisée en 1995 et permet de se faire une idée précise des divers objets exposés à forte valeur symbolique (vidéo archivée sous le n° 99K9520MED01, à seule disposition des gestionnaires du site.)
Si vous êtes en possession de tous objets ou documents d'époque se rapportant aux 99° et 299° R.I., veuillez vous faire connaitre par "contact-adhésion" afin que nous puissions les numériser.
Salle d'Honneur du 99e R.I. (bâtiment PC).
Au premier plan, les drapeaux du 99e R.I. à g., du 299 R.I. à d.,
Au second plan, au centre l'urne contenant le drapeau incinéré en 1940*,
Au fond, à g. reproduction du drapeau d'Ordonnance, à d. du drapeau Colonel du Royal Deux-Ponts.
De part et d'autre des emblèmes, les fanions des compagnies.
Au mur des panoplies de sabres d'infanterie.
* : pour en savoir plus sur le drapeau incinéré, cliquez sur la photo et reportez-vous au § 8.
Vue panoramique de la salle d'Honneur dans les années 80.
Drapeaux
Drapeau colonel *
Drapeau d'apparat conçu en 1757 et dévolu au propriétaire du régiment, le duc Christian IV de Zweibrücken.
Caractéristiques : 1,70 x 1,65 m.
Fond blanc semé de fleurs de lys d'or, soleil d'or à 16 rayons, banderole bleu céleste portant l'orgueilleuse devise latine du roi Louis XIV ''Nec pluribus impar'' **, armes de la famille de Zweibrücken posées sur un manteau d'hermine.
Original brûlé le 10 août 1793 lors de la profanation de la basilique Saint Denis à Paris.
Copie réalisée dans les années 1990 *** .
ndlr :
* non déployé sur le terrain car le détenteur n'a pas vocation à mener le régiment au combat.
** '' au-dessus de tous''.
*** hampe et pique non conformes.
Drapeau d'ordonnance *
Cet emblème accompagna le comte Christian de Zweibrücken, fils aîné du prince régnant, à la bataille de Yorktown.
Caractéristiques : croix blanche de Saint André décorée de huit fleurs de lys, au centre la couronne royale, chaque triangle porte les armes de la maison des Deux Ponts placées sur un manteau d'hermine et surmontées d'une couronne de prince.
La cravate en taffetas de Florence blanc accrochée à la hampe permet de différencier les troupes françaises des autres armées.
Il est détruit comme le drapeau colonel en 1793.
*ndlr : attribué au colonel commandant le régiment sur le terrain. Il situe l'emplacement du chef durant l'engagement.
Documents (consulter aussi rubrique "Documents en accès réservé")
Fac-similé d'une fiche d’enrôlement
sous l'Ancien Régime.
ndlr : à cette époque, la conscription n'existait pas (elle remonte à la Révolution).
Des sous-officiers spécialisés ("sergent-recruteur") se rendaient sur les marchés, déroulaient leur boniment ... Les libations qui s'ensuivaient permettaient souvent l'obtention de la signature pour une durée maximum de huit ans .
Pour en favoriser la lecture :
INFANTERIE Allemande REGIMENT De Royal Deux Ponts
Approuvé par nous Lieutenant pour
le Roy et Commandant sur Neuf Brisach
CONGÉ DIFFAMANT
Nous soussignés, certifions à tous ceux qu'il appartiendra, avoir, renvoyé d'après la demande du Corps de MM les Bas officiers le nommé Jean Houth dit Houth Sergent de la Compagnie de Joham au Régiment de Royal Deuxponts natif d'Urbach en la province de Lorraine juridiction de Bitsch agé de quarante et un ans, de la taille de cinq pieds, sept pouces, neuf lignes* lequel a été jugé indigne de servir dans les Troupes de Sa Majesté, par le Corps de MM les Bas officiers étant un séditieux
Fait à Neuf Brisach le neuvième jour du mois de Juin mil sept cent quatre vingt dix.
MM les vétérans lui ont oté le Médaillon et le brevet de vétérance, dont le vil Jean Houth Sergent était décoré.
* nldr : 1,83m (selon le système des unités de mesures les plus courantes sous l'Ancien Régime).
Médailles, insignes et artéfacts ...
Drapeaux
Drapeau d'ordonnance du 1er bataillon du 99e régiment d'infanterie de ligne*
Caractéristiques : croix blanche portant quatre fleurs de lys, n° 99 ceint de deux branches de laurier avec les mots ''DISCIPLINE OBEISSANCE
A LA LOI''. A partir de 1793 une bande de trois couleurs bleu, blanc, rouge est intégrée dans un quartier du drapeau.**
Déployé à Valmy le 20 septembre 1792.
ndlr:
* nouvelle dénomination de l'ancien Royal Deux ponts par décision de l'Assemblée constituante du 1er janvier 1791.
** modèle présenté
Drapeau d'ordonnance du 2e bataillon du 99e régiment d'infanterie de ligne.
Caractéristiques : quartiers blancs et verts foncés, marquant la conversion des régiments étrangers en régiments français. Inscriptions et fleurs de lys identiques au modèle précédent.
Il aurait été déployé à la bataille de Fleurus le 26 juin 1794.*
*ndlr :La proclamation de l'abolition de la royauté intervient le 21 septembre 1792. Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793, il est donc improbable que les drapeaux portent encore la fleur de lys, symbole de la royauté.
Drapeau de la 99e demi-brigade de bataille *
Caractéristiques : sur l'avers un losange blanc portant un faisceau de licteur** surmonté par un bonnet phrygien tricolore et ceint de deux branches de chêne avec les mots ''Discipline et Soumission aux loix militaires'', le n° 99 figurant aux quatre coins. Sur le revers, en lieu et place des mots est portée l'inscription ''République Française''.
ndlr :
* unité créée le 25 novembre 1793 pour remplacer le 99e régiment de ligne.
** le faisceau est le symbole de l'union et de la force des citoyens réunis pour la défense de la liberté. L'Assemblée constituante impose en 1790 ce nouvel emblème de la France, symbole de la République Française ''Une et Indivisible ''.
Suite à sa brillante victoire en 1862 à Aculcingo, au cours de la Campagne du Mexique, le 99e de Ligne inscrit en 1864 sur les plis de son drapeau le nom ce cette victoire et accroche la croix de la Légion d'honneur sur la cravate.
Photo extraite de Gallica, "Livre de la Légion d'honneur 1802-1900", Bonneville de Marsangy-1900, p.175.
Reproduction des emblèmes régimentaires de la royauté à 1914
ndlr : Ce document est extrait d'un album photographique dédié au 99e R.I. daté de 1906.
Les différences constatées avec les drapeaux reconstitués aujourd'hui, justifierait une étude vexillologique approfondie.
(fond Jean-Claude FINAND)
Documents
ndlr : Auguste REVEL, engagé volontaire en 1856, sergent garde-magasin au 99e R.I. a participé aux campagnes d'Afrique (pacification de l'Algérie), d'Italie (médaille d'Italie), du Mexique (médaille du Mexique, cf. ci-dessous) et à la guerre de 1870. Il a obtenu un certificat de bonne conduite et termine son engagement en 1871 avec la mention :
" S'est bien conduit pendant la durée de la guerre"
Médailles, insignes et artéfacts ...
Médaille commémorative de l'expédition du Mexique 1862 instaurée par un décret du 29 août 1863.
RELIQUAIRE du 99e R.I.
"Ce coffret a été exécuté sur le front au cours de l'année 1918 par le soldat GARDONNET du 99e R.I., sur les plans de M. DESROCHES, artiste lyonnais. Il a été creusé en plein bois dans une bille de poirier abattu par les boches, à Faillonëe (Oise) (?) lors de leur repli sur Saint-Quentin en mars 1917.
Il contient un drapeau ravi à l'armée de Saragossa par le sergent Picarant du 9-9, à Aculcingo, le 18 mai 1862."
ndlr : cet exploit a valu au drapeau du régiment, l'attribution de la croix de chevalier de la Légion d'Honneur en 1864.
ndlr : les régiments d'infanterie étaient reconnus par le numéro inscrit sur leurs boutons.
Le système prend fin à compter du 7 octobre 1871. Désormais les boutons modèle 1871 portent l'effigie de chaque arme.
Drapeaux et Fanions
ndlr: Noms des batailles inscrites ( triangles) :
- Avers : 1800 Marengo (Italie) -1809 Wagram (Autriche) - 1812 La Moscowa (Russie) - 1862 Aculcingo (Mexique).
- 3 blasons : ville de Lyon, caserne du Fort La Motte*, ville de Vienne (devise : Vienna urbs senatoria).
- Figure le long de la hampe le'' cri de guerre'' de la ville de Lyon : AVANT, AVANT LION LE MELHOR (1273).
- Revers : 1759 Bergen (Allemagne) - 1760 Corback (Allemagne) - 1761 Stangerode (Allemagne) - 1761 Villingshausen (Allemagne) .
Le général ROUX qui avait reçu ce fanion à la fin de son temps de commandement précise dans un article sur le'' 99e R.I.A. Régiment de Lyon'' publié dans la revue historique de l'Armée ( numéro spécial intitulé ''Bimillénaire de Lyon - mai 1958) : ''Fanion offert au 99e par la ville de Lyon en 1920, au retour du régiment dans la garnison''. Il s'agirait donc d'une copie du fanion original dont on ne sait ce qu'il est devenu ( Était -il exposé dans la salle d'honneur du régiment ? Figure-t-il à l'inventaire des pièces et documents historiques établi lors de la dissolution du régiment en 1997 ? Est-il aujourd'hui dans les caisses destinées au musée de L'Infanterie, si celui-ci revoit le jour ?)...
* Château de La Motte, enclos dans l'enceinte du fort Lamotte ( ou Lamothe) : Maison forte féodale érigée sur une'' motte'' (XIe-XIIe siècle), la première mention connue du château remonte à 1476.
En l'état de nos recherches nous émettons l'hypothèse que cette armoirie pourrait avoir été créée par le brodeur pour marquer le lieu principal de garnison du 99e R.I.. La symbolique héraldique choisie souligne les caractéristiques probables de la maison forte triangulaire du moyen-âge ( poterne, murs d'enceinte fortifiés, tour carrée, tours de flanquement). Gravures anciennes et photo aérienne suggèrent cette architecture même si des travaux d'agrandissement et d'embellissement ( renaissance notamment) ont , au fil du temps, transformé la silhouette générale. Aucun blason connu des seigneurs du lieu ou autres ne peut être , en l'état, rapproché de celui qui figure sur le fanion.
(Fond Jean-Claude FINAND)
Médailles, insignes et artéfacts ...
Encrier "souvenir"
(années 30)
Cette miniature illustre la mise en batterie du canon de 37 mm court en dotation dans les compagnies d'accompagnement (appuis) de chaque bataillon.