Lieutenant-colonel PETITJEAN
(3 août 1914-15 octobre 1914)
ndlr : Nous ne détenons, pour l'instant, que la photographie du Chef de Bataillon d'Infanterie PETITJEAN, prise probablement en 1912 ( il porte sa croix de chevalier de la Légion d'Honneur).
Sorti de Saint-Cyr avec un bon classement, il alterne ensuite des affectations en régiments et en états-majors, complète sa formation à l'E.S.G. (École supérieure de guerre) et termine sa carrière dans l'active au poste de professeur adjoint du Cours de Tactique appliquée d'Infanterie, à l'E.S.G..
Du 23 juillet 1911 jusqu'à son décès ( tuberculose) le 11 novembre 1915 à l'hôpital militaire du Val de Grâce, l'état des services reste muet. On peut néanmoins retracer la suite militaire de sa carrière par les trois J.M.O. (Journal des Marches et Opérations) des unités qu'il a commandées :
- 3 août au 15 octobre 1914 : lieutenant-colonel, chef de corps du 299e R.I. (Mémoire des Hommes, J.M.O. p.5 et 19),
- 10 octobre 1914 au 6 mars 1915 (évacuation pour maladie) : colonel (à titre temporaire le 20 octobre 1914, définitif le 25 décembre 1914), commandant la 128e brigade d'infanterie (Mémoire des Hommes, J.M.O. p. 12 et 20),
- 18 juillet au 2 novembre 1915 (évacuation pour maladie) : commandement de la 134e brigade d'infanterie (Mémoire des Hommes, J.M.O. p. 22 et 28).
Par le bouton de droite, vous accédez sur le site "Mémoire des Hommes", directement au Journal des Marches et Opérations (JMO) du 299e R.I..
Du 3 août au 15 octobre 1914, le 299e R.I. est sous les ordres du LCL PETITJEAN.
ndlr : une fois sur le site en lien, choisissez la période sur le bandeau déroulant à gauche
Toute la cartographie ainsi que les tableaux des pertes (Excel) sont issus du Fonds J.C. FINAND.
ndlr : pour plus de détails sur les mouvements du régiment, se reporter au fichier pdf "Mouvements du 299 de 1914 à 1919" figurant au chapitre du LCL VIDAL (cartographie).
Amaury DAMASE, ancien lieutenant au 9-9 dans les années 90 et collectionneur averti, commente, avec talent, la photo ci-contre :
''On est là à l’hiver 14. L’uniforme est très particulier: ces deux fantassins portent la tenue d’entrée de guerre (veste « ras de cul » , bandes molletières gris de fer bleutée et pantalon garance), mais ils ont reçu le nouveau képi et la capote bleu horizon dans sa version « poiret », comportant pour l’un, les deux poches de poitrine typique du modèle, et l’autre, encore plus rare, taillé sur la coupe de la capote gris de fer bleutée à 2 rangées de boutons (ici des boutons civils) et col droit. Autre particularité: ils sont dotés du surpantalon de teinte bleu caractéristique avec son aspect flasque et bouffant, distribué les premiers mois de guerre pour atténuer les couleurs du pantalon.
L’état bahuté des chaussures modèle 1912, les bonnes poches sous les yeux et la barbe affirmée confirment qu’on est pas loin du front, que les conditions de vie sont rustiques et qu’ils ont passé des semaines épuisantes en Lorraine du côté de la forêt de Parroy…''
Bataille de Saint-Dié, 27 août-10 septembre, relation de l'engagement catastrophique de renforts du 299 au profit du 99e R.I.
(cf. texte surligné en jaune sur le pdf)
A gauche, bilan des pertes d'août 1914, extrait du JMO (bouton ci-dessus).
A droite, photo de quatre rescapés des terribles combats menés à Gerbéviller.
ndlr : se reporter aux tableaux de synthèse récapitulant toutes les pertes de 1914 figurant au chapitre du LCL VIDAL
Gallica :
"Les derniers jours de Gerbéviller, sur le plateau" écrit par Achille LIÈGEOIS
extrait de "La Grande guerre, La vie en Lorraine" (publié par René Mercier), édition de l'Est Républicain (Nancy), 1er janvier 1915.
ndlr : page 106 / * : en septembre 1909, un exercice en salle "manœuvre sur la carte", portant sur la ''division encadrée'' (Le général***, commandant la Nième brigade, a réuni les chefs de corps et les officiers supérieurs de sa brigade) évoque notamment, de manière prémonitoire, une attaque sur le bois du Haut de la Paxe :
L'action encadrée " … montre mieux la fin dernière de la bataille, de la guerre, l'attaque à fond… menée surtout avec énergie, sans marchander les sacrifices, bras dessus, bras dessous''...
''Nous tacherons donc d'étudier comment les différentes unités, dans le cadre choisi, auront à s'employer pour que leurs sacrifices soient les plus féconds ".
…
"Imaginez maintenant que l'ennemi tienne encore dans le bois du Haut-de-la-Paxe, contre le 2e Corps."
Colonel A :"On va renouveler partout les tentatives pour gagner du terrain. Inutile de le dire. Ça doit être dans le sang.''
Général*** :''À la bonne heure !... mais vous avez raison : ça doit être dans le sang ''...
Bilan : le 30 août 1914, 5 ans après cette magistrale manœuvre : 1259 soldats mis hors de combat (tués, blessés, disparus) sur un régiment de 2256 hommes !!
Terrifiante déclinaison du concept d'''offensive à outrance", doctrine de l'état-major général au début du conflit !
(Gallica : ''manœuvre sur la carte'' parue dans la Revue Militaire Générale, publiée sous la direction du général H. LANGLOIS en juillet 1910, p. 241 à 258)
ndlr : La présente citation ''à l'ordre du régiment'', attribuée le 22 décembre 1916 au soldat Marius Joseph CORNU, est relative à un fait d'armes survenu lors des âpres combats de Gerbéviller le 30 août 1914 (Bataille de la trouée de Charmes). S'agit-il de la terrible attaque du bois du Haut de la Paxe, où le régiment accusa des pertes considérables ? À noter que cette citation n'a été décernée que 28 mois après les faits et que, sur cette période, 129 citations avaient déjà été actées. ''Très grièvement blessé'', on peut émettre l'hypothèse qu'il fut ensuite réformé. En tout cas, son nom ne figure pas dans le mémorial des soldats morts pour la France durant ce conflit.
Lieutenant-colonel VIDAL
(16 octobre 1914-16 avril 1919)
Par le bouton de droite, vous accédez sur le site "Mémoire des Hommes", directement au Journal des Marches et Opérations (JMO) du 299e R.I..
Du 16 octobre 1914 au 16 avril 1919, le 299e R.I. est sous les ordres du LCL VIDAL.
ndlr : une fois sur le site en lien, choisissez la période sur le bandeau déroulant à gauche.
Y figurent 2 JMO partiels, l'un sur le 5e Bataillon et l'autre sur le Service de Santé du régiment.
Octobre 1916 : Attaque et reprise du fort de VAUX
ndlr : Jean-Claude FINAND, membre de notre amicale est aussi très impliqué dans la Société des Amis de VIENNE qui publie régulièrement d'intéressants bulletins scientifiques sur le patrimoine mais aussi sur le passé militaire de cette ville (www.amisdevienne.fr).
Notre amicale entretient des relations suivies avec cette société qui nous a autorisés à mettre en ligne l'article ci-contre.
Le 299 à l'honneur sur une chaine nationale le 5 novembre 2018 !
France 2
France Télévisions
JT de 20h du lundi 5 novembre 2018
"Le cliché montre un soldat épuisé, assis par terre, qui reprend des forces en mangeant un maigre repas. Une image symbole de cette guerre qui a épuisé une génération, tuant 1,4 million de combattants français. La photo date du 10 juillet 1918. Mais dans la liesse de la victoire, la photo a été censurée, car l'attitude du soldat ne correspondait pas à l'image héroïque que l'armée voulait donner de ses combattants.
Cet homme fatigué est un vainqueur. L'explication se trouve sur les numéros brodés sur son col : le soldat appartient au 299e régiment d'infanterie. La veille de la prise de vue, le 9 juillet 1918, à Antheuil-Portes (Oise), sur la ligne de front, le régiment a lancé une offensive pour reprendre du terrain aux Allemands. Le journal de bord indique que l'opération réussit dans l'ensemble et que 550 prisonniers allemands sont ramenés.
Une posture peu héroïque
Aucun triomphalisme pourtant dans le regard de ce poilu, car les conditions de vie sont très dures. Un caméraman de l'armée française le filme. La gamelle n'est pas très garnie : du pain, de la viande en conserve, et peu de légumes. Le ravitaillement des soldats au front est particulièrement difficile : il arrive souvent froid ou souillé.
Des deux côtés, les hommes se terrent pour manger. Le trou derrière le soldat de la photo était le repaire des Allemands, que les Français ont délogés. Mais cent ans après, l'identité de cet homme est toujours inconnue. De ses actes de bravoure, il ne reste qu'un bout de film et cette photo."